Dimanche 15 mars 2020. Quand J comprend qu'elle ne retournera pas à l'école et qu'elle va rester confinée avec ses parents pour une durée indeterminée.
Dimanche 15 mars 2020. La nouvelle est tombée hier soir : fermeture de tous les commerces non essentiels. La ville commence sa transformation et sa prise de conscience.
Dimanche 15 mars 2020.. A Paris les rumeurs de confinement prolifèrent. Je me demande à quoi ça ressemble de rester enfermé chez soi en famille sans pouvoir sortir. Je me dis qu'on a pas de balcon.
Dimanche 15 mars2020.. Le gouvernement a annoncé la limitation des déplacements au strict necessaire et pourtant en ce dernier de dimanche de pré-confinement les parisiens sortent en nombre dans la rue.
Dimanche 15 mars 2020.. Le gouvernement a annoncé la limitation des déplacements au strict necessaire et pourtant en ce dernier de dimanche de pré-confinement les parisiens sortent en nombre dans la rue.
Dimanche 15 mars 2020.. 1er tour des élections municipales. Dans mon bureau de vote ils manquent de bras pour le dépouillement. Je vais les aider et j'en profite pour faire quelques photos. A ma table on discute en ouvrant les enveloppes et on est tous d'accord pour dire que ce qu'on fait là ne sert à rien, que les élections seront annulées.
Dimanche 15 mars 2020. 1er tour des élections municipales. Dans mon bureau de vote ils manquent de bras pour le dépouillement. Je vais les aider et j'en profite pour faire quelques photos. A ma table on discute en ouvrant les enveloppes et on est tous d'accord pour dire que ce qu'on fait là ne sert à rien, que les élections seront annulées.
Lundi 16 mars. J a construit dans sa chambre une cabane de sur-confinement avec un frigo, des livres, des coussins, un bureau. Je la sens inquiète, elle s'auto-confine.
Lundi 16 mars 2020. Premier jour sans école. A. se réveille dans un nouveau monde fait de menaces invisibles (le virus) et de restrictions des libertés (le confinement est annoncé pour demain). Tout ça pour continuer à faire la grasse matinée (rester en vie)
Lundi 16 mars 2020. La maitresse a envoyé des devoirs par mail, On jongle entre le travail et les devoirs. La vie s'organise peu à peu.
Lundi 16 Mars 2020. Viens on va faire une photo dans ta chambre ! Mais pourquoi ? Je veux garder un souvenir de toi pendant le confinement.
Lundi 16 mars 2020. La café de la Poste c'est le café du coin à côté de la maison. C'est la café préféré des filles, les meilleures frites de Paris et surtout la meilleure mayonnaise. Ils ont lancés un appel sur les réseaux pour donner leur stock de nourriture à leurs clients. J'y vais et ils me donnent des croques monsieur, des choux, du fromage de chèvre et plein d'autres choses. On me propose une énorme poche à douille de mayonnaise, je décline c'est beaucoup trop. Les filles ne m'ont jamais pardonné.
Mardi 17 mars 2020. Le confinement a été officiellement annoncé hier soir par le président de la République. Il prendra effet aujourd'hui à partir de midi. Hier les rumeurs les plus folles ont circulé. Un ami m'a appelé pour me dire que dans la rue les gens chargeaient leur voiture pour quitter Paris avant qu'il ne soit trop tard. Un autre me dit qu'il y aura un couvre feu, qu'il faut quitter la ville. C'est l'exode qui commence. Nous restons, nous n'avons nulle part où aller, ni l'envie d'aller ailleurs.
Mardi 17 mars 2020. Pendant un an nous avons été famille d'acceuil pour l'école de chiens guide de Paris . Avec le confinement l'école doit fermer ses portes. l'éducateur d'Olko nous demande si on peut le reprendre le temps que la situation revienne à la normale. Je vais le chercher à Vincennes juste avant le début officiel du confinement. Alors que nous ne pensions ne plus le revoir Olko revient et va partager avec nous le quotidien en période de confinement.
Mardi 17 mars 2020. Le confinement est désormais officiel, je vais promener Olko vers la République complètement vide. On prend peu à peu la mesure de ce qui arrive. En espérant que ce soit utile pour limiter la progression de l'épidémie
Mercredi 18 mars 2020. Dans le quartier de nouveaux message apparaissent.
Jeudi 19 mars 2020. Dans ma rue presque tous les commerces sont fermés.
Jeudi 19 mars 2020. Lorsque je sors j'ai pris l'habitude de levé le nez pour regarder et capter des scènes de vie aux fenêtres.
Jeudi 19 mars 2020. J m'accompagne pour sortir Olko. Depuis le début du confinement le temps est magnifique. Le silence nous accompagne. Les voitures ont deserté la ville. Nous jouons avec nos ombres au milieu de la chaussée.
Vendredi 20 mars 2020. L'école s'organise peu à peu et A suit ses premiers cours en ligne.
Vendredi 20 mars 2020. Le vendredi soir devient le moment du rendez-vous virtuel avec les copains. On peut se voir, se parler et boire ensemble...presque comme avant.
Samedi 21 mars 2020. La France souffre du manque de masques. Les personnels soignant et tous les autres qui continue de travailler en manque. Pourtant je vois de plus en plus de masques dans la rue.
Samedi 21 mars 2020. Au détour des rues vides les passant isolés deviennet des silhouettes étranges entourés de solitude.
Samedi 21 mars 2020. La course à pied devient le sport des confinés. Seul sport autorisé en exterieur. Je n'aime pas courir.
Samedi 21 mars 2020. Tous les soirs à 20h00 Les parisiens applaudissent en hommage aux personnels soignants en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Est-ce qu'ils nous entendent ? Et nous les a-t-on entendu lorsqu'ils manifestaient pour défendre l'hôpital public ?
Lundi 23 Mars 2020. Ce matin je passe devant mon ancien appartement. A la fenêtre je vois mes amis Isabelle et Guillaume qui y vivent désormais. On se parle, eux à la fenêtre moi dans la rue. Ca me fait plaisir de les voir, d'échanger deux ou trois mots avec eux.
Mercredi 25 mars. A la maison Olko a repris ses habitudes. Il paraît qu'une interaction de 10min quotidienne avec un animal réduit le stress et l'anxiété. Il nous appaise.
Mercredi 25 mars 2020. La peur est là, les gens s'évitent, gardent les distances. Partout dans la ville des messages pour dire "restez chez vous".
Jeudi 26 mars 2020. Ce matin je pars à vélo faire des photos de Paris en commande. Je dois travailler sur la ville vide, la distanciation sociale et les transports à l'arrêt.
Jeudi 26 mars 2020. Prendre de la hauteur, laisser son regard retrouver l'horizon, regarder la ville silencieuse. Ce jeunes filles le font en gardant leur distance...C'est la nouvelle distanciation sociale.
Jeudi 26 mars 2020. La station de bus de la porte des lilas est desertée par les voyageurs.
Jeudi 26 mars 2020. Porte de Montreuil je retrouve un périphérique quasi desert.
Jeudi 26 mars 2020. Presque 10 jours de confinement et autant de jours ensoleillées. C'est un printemps magnifique dont personne ne profite.
Vendredi 27mars 2020. De plus en plus de masques jonchent la chaussée. Dans les pharmacie impossibe d'en acheter. Il doit y avoir des réseaux parallèles.
Vendredi 27mars 2020. La place des Vosges n'a jamais été aussi silencieuse. Le parc est fermé, les voitures ont disparu. Un homme lit un livre au soleil.
Vendredi 27 mars 2020. Les rues ne sont plus que patiellement nettoyée, on trouve des journeaux au milieu de la route. Le parisien du 25 mars rend hommage aux soignants.
Vendredi 27 mars 2020. En première ligne aussi les livreurs qui continuent de travailler souvent sans protection.
Vendredi 27 mars 2020. Le reflet de la rue de Bretagne vide. Le quartier d'habitude si vivant prend des airs de fin du monde.
Samedi 28 mars 2020. En passant devant la galerie Laure Roynette je vois une photo de Léonard Bourgeois Beaulieu. J'aime cette photo j'ai l'impression qu'elle nous parle de nos solitudes.
Dimanche 29 mars 2020. Autre image prise dans la rue : l'hôtel Balima à Rabat au maroc qui se décolle du mur. Elle me fait penser aux voyages devenus impossible. Le secteur du tourisme est particulièrement touché. Les aéroports ont fermé.
Dimanche 29 mars 2020. Les vitrines des magasins sont figées. Elles viennent témoigner du temps d'avant. Lorsqu'elles ouvriront à nouveau, nous aurons peut-être perdu l'habitude de consommer .
Dimanche 29 mars 2020. Les silhouettes fantomatiques des sans-abri dans les rues désertes de la capitale. Cette crise sanitaire a plongé ces hommes et ces femmes de l'ombre dans une précarité encore plus grande.
Dimanche 29 mars 2020. Comme la grande majorité des chantiers publics et privés, la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est à l’arrêt en cette période de confinement. Les voies sur berges sont vides.
Dimanche 29 mars 2020. La tendance printemps-été est au masque.
Dimanche 29 mars 2020. Parfois les silhouettes croisées dans la ville ont l'air d'errer dans la ville sans but précis
Lundi 30 mars 2020. Je croise cette oeuil dans une boutique fermée. il me fixe un long moment. Je lui parle, il me répond.
Lundi 30 mars 2020. Presque sans m'en apercevoir je photographie de plus en plus les boutiques fermées. J'y retrouve une grammaire graphique et une évocation de l'enfermement.
Mercredi 1er avril 2020. J a fabriqué un poney avec une planche à roulette, une caisse de vin et une vieille peluche. Les enfants traversent cette période avec beaucoup de sang froid.
Jeudi 2 avril 2020. Je capte cette scène entre voisins. Se parlaient-ils avant le confinement ? La laisse d'Olko est trop courte pour me permettre de cadrer la photo si haut. Je la lâche et déclenche plusieur fois pour capter un geste. Quand j'ai fini Olko a disparu.
Jeudi 2 avril 2020. Le journal du dimanche me passe une commande pour photographier l'hommage aux soignants. C'est ma première commande depuis ma fenêtre.
Vendredi 3 avril 2020. Dans le quartier tout est fermé, je déambule au milieu des portes closes.
Vendredi 3 avril 2020. J me demande à quoi ressemble le virus, je trouve une photo du virus sur internet. La menace invisible devient visible.
Samedi 4 avril 2020. Grasse matinée, glandouille au lit, bataille de guilis, il y a des moments heureux dans le confinement.
Samedi 4 avril 2020. Le Week-End j'essaye de faire une promenade un plus longue pour qu'Olko puisse se dégourdir les pattes. Ce matin nous allons dans le quartier de Beaubourg.
Samedi 4 avril 2020. Je sors le chien 4 fois par jour et j'emmène à chaque fois mon appareil. Parfois j'oublie ma carte d'identité, Mili me la passe par la fenêtre.
Samedi 4 avril 2020. Cette période de confinement nous donne des idées d'enfermements.
Samedi 4 avril 2020. Je trouve le journal exactement comme ça dans la rue. Le 1er avril le monde titrait "La vie et la mort au jour le jour" et ce n'était pas un poisson d'avril.
Dimanche 5 avril 2020. Le reflet de Mili dans la TV éteinte m'offre une photo inespérée.
Dimanche 5 avril 2020. En temps normal je me déplace dans la ville à vélo plus des sorties longues le Week-End. Je rêve d'une ordonnance avec une préscriptions de kilomètres.
Dimanche 5 avril 2020. Mili me coupe les cheveux, elle s'applique, je vois que j'ai de plus en plus de cheveux blancs.
Dimanche 5 avril 2020. Derrière les grilles d'une cour intérieure je vois cette femme qui semble méditer. Tout me paraît serein soudainement.
Dimanche 5 avril 2020. Apparemment les masques sont arrivés, de plus en plus de personnes en sont équipés. Il va falloir s'habituer.
Dimanche 5 avril 2020. Devant la façade des établissement public d'hygiène sociale rue de Saintonge.
Dimanche 5 avril 2020. Au détour d'une rue je vois cette femme en pleine conversation via son smartphone. Le confinement nous fait les témoins de comportements étrange.
Je me demande bien quels souvenirs elles vont garder de cette période. C'est sûr, plus tard elles en parleront avec leurs amis: et toi tu étais où pendant le grand confinement ?
Ma rue est déserte, c'est un 15 août de six semaines. C'est à la fois beau et inquiétant. Quand le déconfinement aura lieu, il faudra un peu de temps pour se réhabituer à un nouveau "paysage sonore".
9 avril 2020. Et soudain la maire de Paris surgit masquée et d’un pas décidé sur la butte Montmartre.
11 avril 2020. En France la police est appelée pour dénoncer les manquements aux mesures de confinement. Un phénomène révélateur des angoisses du moment qui n’est pas sans rappeler certains comportements observés sous l’occupation. C’est le retour du corbeau.
17 avril 2020. Reportage au centre d’appel qui gère le numéro vert Coronavirus. Toute la journée cette jeune fille est à l’écoute « On aurait jamais pensé que le confinement serait aussi destructeur ».
21 avril 2020. On est allé donner notre sang et on nous a donné des masques. C'était la première fois qu'on en portait. Pour les photographes à lunettes c'est pas gagné.
22 avril 2020. Pendant le confinement certains que l'on surnomme "2ème ligne" continuent leur travail. ici un laveur de carreaux dans le reflet d’une vitrine de la rue Pastourelle.
29 avril 2020. Sylla est ripeur pour la ville de Montreuil. Chaque jour il ramasse les poubelles, un métier peu considéré. Mais aujourd’hui avec la crise sanitaire les regards ont changé. « les gens se rendent enfin compte de ce qu’on fait »
2 Mai 2020. Un couple masqué devant une œuvre de Zankovision place des Vosges. Pour les artistes il ne reste plus que la rue et internet.